Le soleil de ce début d’automne dardait paresseusement ses rayons sur l’herbe sèche des champs. Les oiseaux piaillaient gaiment, masquant quelque peu l’agitation du village et le bruit de choc du métal. Aonghas et Edan étaient en trait de faire une passe d’arme le sourire aux lèvres.

Brigit tissait devant sa maison tout en lançant des regards éperdus à Edan. Ce dernier ne lui prêtant absolument aucune attention beaucoup trop occupé à essayer de parer les bottes de son mentor.

Il était presque devenu aussi bon que lui maintenant, ce qui pour Aonghas était une véritable fierté. La raison de ses progrès fulgurant était qu’Edan, s’était mis en tête qu’il devait devenir le meilleur à l’épée pour pouvoir protéger Eanna. Et c’est pour cela qu’il suivait maintenant assidument les cours que lui donnait le géant blond. (nd:Ah les préceptes de virilité masculine….)

Celle-ci, quant à elle, finissait d’aider Moïra aux différentes tâches qui lui étaient assigné, cette dernière devant partir de bonne heure pour aider sa mère à préparer le repas. Pendant ce temps là, Aisling s’occupait de son joyeux petit garçon.

Rien de bien particulier en somme. Juste la tranquillité d’un jour normal.

Lorsque Moïra eut fini sa tâche, Eanna l’accompagna jusqu'à sa chaumière. Elles discutèrent joyeusement de sujet et d’autre, mais surtout de garçon, le sujet préféré de l’adolescente. Elle essayait désespérément de faire cracher le morceau à Eanna sur sa relation avec Edan. Mais celle-ci restait stoïque au plus grand désespoir de Moïra.

Sur le chemin du retour Eanna s’arrêta un instant, et songea à Edan. Le jeune homme, le matin même, lui avait promis de l’amener dans un endroit magique de la forêt.

Ah, comme elle adorait l’innocence de ses propos et ses croyances presque enfantines. Il était tellement pur, tellement différent d’elle-même. Elle aurait tant aimé être ce qu’il croyait qu’elle était. Mais ce n’était pas le cas…

Elle chassa d’un revers de la main ces idées noires tout en continuant sa route. Elle vivait la plus joyeuse partie de sa vie. Elle n’allait pas la gâcher par ces mauvaises pensées ! Tout était simple ici, on se sentait en paix. Et une personne merveilleuse lui faisait vivre des moments qu’elle n’aurait jamais songée. Le plus fou étant encore qu’il semblait l’apprécier pour ce qu’elle était.

Lorsqu’elle leva les yeux, elle vit qu’elle était arrivé à l’endroit où les deux hommes s’affrontaient. Eanna s’arrêta un moment pour regarder le combat qui se déroulait sous ses yeux. 

Edan…Qu’il était beau avec ses longs cheveux rougeoyant volant autour de lui et ses muscles saillant à chaque coup. La jeune femme n’avait qu’une envie, le prendre dans ses bras et le protéger. Protéger son innocence et ses yeux pétillant de malice.

Mais elle voulait aussi le garder  pour elle toute seule, comme un objet précieux, l’enfermer dans une cage dorée pour le préserver… Elle se fit peur à penser comme ça, finalement elle était bien sa fille et elle lui ressemblait plus qu’elle ne l’aurait cru...

A ce moment là Edan se tourna vers elle et lui adressa un magnifique sourire, qui lui fit perdre le fil de ces pensées.  Il demanda à Aonghas 5 minutes de pause et vint vers elle lui parler.

Hypnotisée par le jeune homme, Eanna ne s’aperçut pas que Brigit s’était levée de sa chaise et avancée à grand pas vers elle. Son regard était glacé.

Depuis qu’Edan avait montré de l’affection pour la nouvelle venue, elle n’avait de cesse  d’essayer de la décrédibiliser, allant même jusqu'à la faire  passer pour une espionne de Rome.

            Edan arriva près d’Eanna. Il prit ses mains dans les siennes :

-C’est bientôt fini, on va pouvoir y aller ! Tu peux continuer à m’admirer si tu veux en attendant ! rigola t’il. (nd:tss un vrai fanfaron !)

Eanna rouge comme une pivoine allait répliquer qu’elle avait mieux à faire que regarder un petit gamin prétentieux, quand ce dernier l’embrassa sur le front, ce qui lui coupa le sifflet.

Brigit, arrivant telle une furie, s’interposa entre eux deux. Poussa Eanna et  la gifla. Ses limites avaient été franchies.

-NON MAIS POUR QUI TU TE PRENDS ESPECE DE TRAINE !

EDAN EST MON FIANCE JE NE TE PERMETS PAS DE L’APPROCHER NI QUOI QUE SE SOIT D AUTRE !

PERSONNE NE VEUT DE TOI ICI PUTAIN DE ROME !! (nd:Maieuuuh c’est Edan qui l’a embrassé d’abord, achète toi des lunettes ou gueule sur ton prétendu fiancé !)

Le sang d’Eanna ne fit qu’un tour. Elle poussa Brigit tout en se baissant pour lui faire un croc en jambe.  Cette dernière perdit l’équilibre, ce qui était bien évidement le but de la manœuvre, et se retrouva allongée sur le sol.  Ses cheveux volant autour d’elle, Eanna arracha l’épée des mains d’un Edan abasourdit, et l’abattit à 1cm du visage terrifiée de la blonde. La surplombant, elle rapprocha son visage de celui de Brigit. Ses yeux étaient devenus d’ambre. Elle lui chuchota :

-Ne porte plus jamais la main sur moi, misérable humaine si tu ne veux pas sentir le froid d’une lame te traverser le corps !

- ARRETEZ !

Le cri d’Edan lui fit reprendre quelque peu ses esprits. Elle leva la tête vers lui et le regarda. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues.

-Ces yeux….murmura Edan se remémorant leur première rencontre au milieu des bois.

Eanna s’enfuit. Elle courra vers la forêt. Elle ne pouvait pas rester là. Elle finirait par ne plus se contrôler et tuer quelqu’un. C’était passé à un cheveu là. Et elle en avait eu envie, oh oui, elle avait eu envie de voir son sang couler, souiller son pâle visage si parfait, lui faire ravaler son insulte. Le goût du sang…de la guerre…

-EAANNAAAAA !! cria Edan la voyant s’enfuir.  Puis il partit à sa suite pour la rattraper.

                                                                        ***

Aonghas ayant vu la scène de loin se précipita vers sa sœur, Edan étant partit à la poursuite d’Eanna.

-Ca va ? Tu vas bien ? Lui demanda-t-il l’air inquiet

-Ses yeux…Ses yeux on changés de couleur…..

-Ce n’est pas possible voyons, rétorqua gentiment Aonghas, la peur a déformée ta vision…

-JE TE DIS QUE SI !! s’écria-t-elle des larmes plein les yeux, hystérique. Elle était terrifiée.

-C’est une Unseelie…j’en suis sûre… elle est venue ici pour séduire Edan et l’amener avec elle dans le Sidh…marmonna t’elle plus pour elle-même que pour son frère

Aonghas la prit doucement dans ses bras essayant en vain de la calmer.

-Je suis sûr que tu te trompe, lui dit-il doucement.

- Edan est mon fiancé, sanglota t’elle, nous devons nous marier, c’est prévu depuis tellement longtemps…Mon frère tu dois faire quelque chose…je t’en pris…sauve le….

-J’irai lui parler, ne t’en fais pas. Lui promit-il le cœur serré.

            Il n’aimait pas voir sa sœur dans cet état, mais il se doutait bien de la réaction que cette conversation allait susciter chez le jeune homme et cela le désolait.

Il fallait aussi qu’il ait une petite conversation avec la demoiselle. Bien que ne croyant pas une seule seconde qu’elle soit un être magique, elle savait se battre. Ses mouvements avaient été sûrs, précis, rapides de quelqu’un qui a l’habitude des affrontements. Si elle avait voulu tuer Brigit, elle l’aurait fait sans sourciller. Finalement, l’hypothèse de sa sœur sur le fait qu’elle soit une espionne à la solde de Rome n’était peut être pas sans fondement.

                                                                        ***     

Eanna s’enfonça dans les bois. Les branches lui giflaient le visage, une éraflure, du sang. Soudain elle sentie une main puissante l’attraper par le bras et la retourner.

Edan la saisit. Elle se débâtit, elle ne voulait pas le voir.

-Lâche moi…laisse moi… murmura t’elle

-Hors de question ! Regarde-moi ! REGARDE-MOI EANNA!!

Il lui prit doucement le visage, la forçant à lever les yeux. Des larmes coulaient de ses yeux, redevenus normaux, le long de son visage, ne pouvant s’arrêter. Des gouttelettes de sang perlaient le long d’une éraflure sur sa joue.

Elle ne put détourner le regard de ces deux yeux vert qui la regardaient d’un air inquiet. Comme si elle était  quelque chose de précieux.

- Lâche-moi, dit-elle d’une voix plus forte

-Non, répondit calmement Edan. Je ne te laisserai pas partir. Pas comme ça !

Il essuya délicatement ses larmes.

-Je ne veux pas que tu t’en aille, je veux que tu reste avec moi.

-MAIS TU NE COMPRENDS PAS ?! Lui hurla-t-elle dessus, J’AI FAILLI LA TUER ! JE VOULAIS LE FAIRE ! TU N’AS AUCUN IDEE DE CE QUE JE…..

Edan posa ses lèvres contre les siennes coupant net ses paroles. La jeune femme lui rendit éperdument son baiser. Elle aurait tant aimé pouvoir rester là et se perdre dans ces bras.

-Je m’en fiche de savoir qui tu es. C’est toi que je veux. Répliqua le jeune homme d’un ton ferme.

Comment cela pouvait-il être possible ? Après ce qu’il avait vu d’elle ? Toute cette violence qui n’attendant que le moment opportun pour refaire surface.

-Reste avec moi...lui murmura t’il a l’oreille…je t’aime…

A ces mots les dernières barrières de résistances d’Eanna cédèrent et elle se laissa aller contre lui. Elle ne pouvait pas l’abandonner. Pour la première fois de sa vie, et grâce à Edan, elle se sentait réellement vivre. Même si cela n’allait pas être facile, elle resterait près de lui et cela aussi longtemps qu’il vivrait.

-J’accepte….marmonna t’elle

Edan, fou de joie, l’embrassa langoureusement et elle lui rendit ardemment son baiser. Le torse d’Edan était si chaud. Il enleva la ceinture de la jeune femme pour passer sa main sous le haut de sa tunique. Il lui caressa le ventre en remontant petit à petit vers sa poitrine.

Eanna le laissa faire. Elle n’avait jamais rien ressentie de tel, un tel amour, une telle envie de se fondre en lui.

Il la fit doucement basculer sur le sol recouvert de mousse (nd:le cassage d’ambiance made in Mimiko : mais baah la mousse c’est couvert d’insecte !!!). Elle lui caressa le dos, appréciant le moindre de ses muscles. Puis posa une main sur ses fesses fermes, l’autre caressant ses soyeux cheveux roux. Il lui remonta doucement sa jupe, pour faire courir ses doigts le long de ses cuisses savourant chaque instant.

Ils firent l’amour passionnément, comme deux jeunes gens éperdument amoureux l’un de l’autre, seuls au milieu de la forêt. Les rayons du soleil couchant passant doucement à travers les feuilles. Une promesse faite l’un à l’autre. Ensemble pour toujours.

                                                                        ***

Sortant tout lentement de leur torpeur, les deux jeunes amants, blottit l’un contre l’autre écoutaient les bruits de la forêt. Aucun des deux n’osant rompre le charme de l’instant, de peur que l’autre disparaisse.

Finalement Eanna se releva, elle regarda Edan d’un air triste et lui demanda :

-Est-ce vrai que Brigit est ta fiancée ?....

Edan garda quelques secondes le silence avant de répondre, essayant de trouver les mots justes.

-Oui…quand nous sommes arrivé au village avec ma sœur ça a été décidé comme ça par nos parents…j’avais 8 ans à l’époque et aucune idée de ce que ça signifiait…

-…

-Mais il est hors de question que je prenne Brigit pour épouse! Tu es la seule pour moi et c’est avec toi que je veux fonder une famille !! Et si Aonghas ne me laisse pas te prendre pour femme, on quittera le village et on ira s’installer ailleurs ! Je me fiche d’être noble ! On deviendra fermier ou pêcheur et on cultivera notre lopin de terre !

Eanna resta sans voix. Il était tellement naïf, tellement attendrissant. Et elle ne le voyait absolument pas en train de cultiver la terre ! Malgré tout elle  lui sourit et dit.

-Si c’est vraiment ce que tu veux, je te suivrais.

-Tout ce que je veux c’est qu’on soit ensemble, peu importe le lieu. Et comme maintenant je suis un guerrier accompli, je pourrais te protéger !

Eanna s’éclaffa en pensant que se serait plutôt elle qui le protégerai que l’inverse, mais cela n’avait aucune importance tant qu’il serait là.

-Tu te moque de moi ?! s’indigna-t-il

-Mais non mais non, lui répondit elle ironiquement, en fait si espèce de petit guerrier prétentieux, reprit-elle en rigolant.

Puis elle l’embrassa tendrement.

-Je t’aime…lui souffla t’elle

                                                                        ***

Depuis ce jour là Eanna devint beaucoup plus ouverte et souriante. La naissance de Kay avait eu l’effet d’un électrochoc sur elle. Et à présent, elle faisait tout son possible pour aider Aisling au mieux, surtout maintenant que celle-ci était mère.  Elle se montrait aussi beaucoup plus aimable avec Edan ! Et même ses relations avec Aonghas, qui étaient jusqu'à présent inexistantes, semblaient à présent bonnes et familiales comme avec un substitut de père.

Cependant, depuis que Kay était arrivé dans la « famille », Aisling avait moins de temps pour s’occuper d’Eanna qui flânait souvent toute seule dans le village.

Elle allait de droite à gauche, s’intéressant à tout et se montrant curieuse aux différentes activités du village. Elle rendait souvent visite au druide qui lui apprenait à mieux maîtriser la langue celte et leurs us et coutumes, et lui racontait les légendes de son peuple. Par moment, ils entamaient une discussion en latin, pour ne pas perdre l’habitude.

Ces habitudes étranges n’amélioraient pas ses relations avec les femmes du village, qui soupçonnaient toujours un mauvais coup de sa part. C’est aussi pour cela qu’Eanna préférait, de loin, se promener toute seule en forêt, loin des médisances, là où elle avait atterrit après ses déboires au Pandémonium. Là où elle avait été sauvée par Edan.

Il avait tant changé depuis qu’elle l’avait rencontré la première fois. Il n’était encore qu’un enfant à l’époque, et il s’était peu à peu transformer en homme, sans vraiment qu’elle s’en aperçoive. Il était largement plus grand qu’elle maintenant. Ses cheveux roux avaient poussé, ils étaient maintenant longs et noués en catogan dans le cou. Il portait toujours sa plume de corbeau, protection de la déesse Morigann, attachée à sa tresse à la droite de son visage. Il avait cependant gardé dans les yeux une lueur malicieuse et enfantine. Il était beau. Il était d’ailleurs en proie à une cour assidue de toutes les filles nobles du village, notamment la plus jeune sœur d’Aonghas, Brigit.

C’était une jeune femme fine et élancée avec de magnifiques longs cheveux blonds, de grands yeux bleus semblables à ceux de son frère et une fine peau blanche, elle était semblable à une fragile fleur sortant le l’hiver. Beaucoup de jeunes gens se démenaient pour avoir un sourire d’elle, mais elle n’avait d’yeux que pour Edan.

Elle habitait la maison juste à la droite de celle d’Aonghas et Aisling avec la mère de ce dernier et ses frères et sœurs. Leur père était mort à la guerre quelques années auparavant, laissant la place de chef à son fils aîné, ce choix étant approuvé par les druides du coin.

 Brigit passait souvent près de la maison de celui-ci pour épier le jeune homme, notamment lorsqu’il s’entraînait torse nu avec son frère au maniement des armes.

Mais pour son plus grand désarroi, celui-ci ne semblait pas lui accorder beaucoup plus d’importance qu’aux autres filles. Elle en rejeta la faute sur Eanna car elle, elle habitait avec Edan, et se mit à haïr la jeune femme, médisant sur elle à chaque fois qu’elle le pouvait.

Celle-ci ne comprenant pas pourquoi Brigit était si désagréable avec elle se mit à l’ignorer totalement, ce qui renforça encore plus les persiflages de celle-ci à son égard.

-Je ne comprends vraiment pas pourquoi elle me déteste, dit un jour Eanna à Moira, alors que pour une raison quelconque, Brigit lui jetait un regard noir et commençait à discuter virulemment avec une de ses amies.

Moira était une jeune fille d’environ 14 ans, qui s’occupait des chevaux de Aonghas, tâche à laquelle elle allait d’ailleurs s’atteler. Elle venait d’une famille de paysan dévoué à la famille du chef depuis des générations. Elle avait été une des premières dans le village, sans compter Aisling et Edan, à l’avoir accepté et à être venue lui parler. C’était une jeune fille particulièrement gentille et enjouée, elle avait vu Eanna flâner seule une fois encore et était venue la voir, trouvant particulièrement triste de n’avoir personne à qui parler. Elles étaient peu à peu devenues amies. Eanna l’aidait à s’occuper des chevaux, ils lui faisaient un peu peur, mais elle les aimait bien malgré tout.

-Je crois qu’elle est jalouse parce que tu vis dans la même maison qu’Edan et que tu es assez proche de lui ! Répondit Moira. C’est vrai qu’il est plutôt beau et quand il rentrera dans son village, on dit qu’il aura une place de choix et beaucoup pensent qu’il en deviendra le chef.

-Tu parles d’un cadeau…il passe son temps à se moquer de moi parce que je suis maladroite.

Je te le laisse si tu veux !!

-Non merci ça ira, je préfère les bruns mais c’est à Birgit qu’il faut dire ça ! Rigola-t-elle. Et puis même si je le voulais, je pourrais pas l’épouser, il est noble!

-Pfff foutu système merdique…grogna Eanna…

-C’est pas si mal que ça tu sais … Répartie sa camarade.

C’était une agréable après midi d’été où le soleil brillait haut dans le ciel d’un bleu d’azur. En discutant de choses et d’autres, elles arrivèrent en rigolant à l’enclos où paissaient les chevaux.

Il y en avait quatre, dont l’un d’une robe noire superbe répondant au nom de Seoc. Il était le plus massif de tous, c’était celui qu’Aonghas montait régulièrement. Celui d’à côté avait une robe beige claire, que Moira appelait isabelle, avec une crinière claire aussi. Un autre avait une robe toute grise avec quelque point plus foncé sur le dos et broutait de l’herbe un peu plus loin. Le dernier avec une couleur alezan, marron roux avec une crinière noire, appartenait à Edan. Eanna trouvait d’ailleurs que ça faisait très ton sur ton avec ses cheveux roux quand il le montait. C’était une jument qui s’appelait Epona, en hommage à la déesse protectrice des équidés.

La jeune fille aimait bien cette jument car elle était plutôt calme comparé à Seoc, qui lui faisait peur.

Moira revint avec du foin et le mit dans leurs auges. Puis elle s’empara d’un peu de paille propre et partit brosser l’étalon noir qui se laissa faire.

-Hé Eanna !! Tu veux bien t’occuper d’Epona ?

La jeune femme acquiesça et lui répondit avec un sourire :

-Pas de problème ! Tu sais bien que c’est la seule dont je n’ai pas trop peur ! Je trouve que les autres on des réactions vraiment imprévisibles !

Elle alla chercher, elle aussi, un peu de foin propre, s’approcha de la jument doucement et entreprit de brosser son pelage avec soin. Elle était concentrée sur son ouvrage quand elle sentit un menton se poser sur son épaule, et une voix rieuse qu’elle ne connaissait que trop bien lui dit :

-Hé bien tu t’en occupe bien d’Epona !! Tu ne voudrais pas être aussi gentille avec moi ?

Surprise, elle se retourna vivement en reculant et se cogna contre la jument qui, elle, ne bougea pas. Eanna se retrouva une fois de plus les fesses au sol.

-Et ben dis donc, c’est une habitude chez toi de te retrouver par terre, la railla t’il

-Chez toi c’est la débilité, ccrrrrrreeetin répliqua t’elle entre les dents (TACHIBANAAAAA… hrm… désolée…Non non j’ai fait exprès !XD)

-Oh mais quelle méchanceté, je vais défaillir devant tant de médisance ! Se moqua-t-il en lui tendant une main pour l’aider à se relever qu’elle dédaigna complètement.

Aujourd’hui, il était habillé d’une fine tunique blanche à manches courtes, belle et travaillée de broderies. Son torque en or, symbole de son appartenance à la classe noble, brillait au soleil. Ainsi et sous ce soleil, il semblait irradier de lumière !

-Ouh là là mais quel mauvais caractère !!

Eanna lui tourna le dos en l’ignorant et reprit sa tâche. La robe de la jument était très douce et elle commença à la caresser doucement.

-Tu aimes bien Epona, non ? Lui demanda Edan sur le ton de la conversation.

-Oui, répondit l’intéressée, elle est calme… Les autres me font un peu peur, ils réagissent de manière bizarre des fois.

-Ca te dirait d’essayer de la monter ?

-Ben…euh…tu sais je suis assez maladroite…je vais lui faire mal…bredouilla t-elle

-T’en fait pas pour elle va, attend moi là, je vais chercher le filet, ce sera plus facile pour toi !

Et il s’enfuit en courant vers l’écurie où était rangé tout le matériel nécessaire. Eanna regarda avec appréhension le cheval.

-Tu as intérêt à être sage…sinon je te brosserai plus !

Quelques minutes plus tard, le jeune homme roux revint avec l’équipement. Il mit le filet en place et un tissu aux motifs écossais sur le dos de la jument.

-Je mets pas la selle, mais je suis sûr que tu vas t’en sortir !

La jeune femme était beaucoup plus sceptique! Moira observait la scène de loin, se gardant bien d’intervenir. Tout cela l’amusait assez.

Edan aida Eanna à monter sur la belle jument alezane, ce qui ne fut pas forcement des plus facile vu le peu d’assurance qu’avait cette dernière et sa longue jupe verte, qui maintenant remontait au-dessus de ses genoux.

Une fois installée sur le dos de l’animal, le rouquin prit les rênes et lui fit faire quelque pas. La cavalière, mal à l’aise, se cramponna à la crinière brune d’Epona.

-Héé pas la peine de la serrer aussi fort, tu ne vas pas tomber !!

-Maaaiiisss c’est pas stable !! (Mais si c’est très stable au pas ^^)

-Détends toi tu verras ça ira mieux… essaye de suivre ses mouvements…

Celle ci essaya du mieux qu’elle put mais ce n’était pas facile ! Elle ne se sentait pas en sécurité perchée ainsi.

Ils sortirent de l’enclos et firent le tour, Eanna commençait à se sentir un peu plus à l’aise.

-Alors ça te plait ? T’as vu, c’est la meilleure jument de la terre !

-Ca va…répondit-elle doucement.

 -Tant mieux alors…dit-il avec un regard un peu trop malicieux pour être honnête, mais Eanna était trop occupée à ne pas tomber de sa monture pour s’en apercevoir.

Edan passa les rênes par-dessus la tête du cheval, puis sans laisser le temps à la jeune fille de comprendre, il monta en croupe juste derrière elle. Il passa ses bras autour d’elle, prit les rênes et héla :

-Hé Moira !! Dis à ma sœur qu’on est partit voir la côte !!!!

Puis il talonna la jument et ils partirent au galop vers l’extérieur de village.  Ils passèrent sur la grande place, et donc devant les yeux ébahis de Brigit !

-Ouh là là, pensa Moira, qui avait suivit la scène des yeux, je crois qu’il y en a une qui va pas être contente! (J’dirais qu’yen a deux, moi ^^) Et elle tourna la tête vers une Brigit à la mine complètement déconfite, mais dont les yeux lançaient des éclairs de rage en direction du nuage de poussière.

    ***

Une autre n’aimait pas ça ! Mais pas ça du tout !!! Eanna se cramponnait comme elle pouvait à la crinière de la jument !

Elle fulminait intérieurement, mais quel idiot cet Edan ! Elle lui aurait bien filé un bon coup bien placé mais elle avait vraiment trop peur de tomber pour bouger. Elle serrait de toutes ses forces le crin de la jument en fermant les yeux.

Elle sentait le jeune homme derrière elle, son torse contre son dos, il était à l’aise. Tout son corps accompagnait la jument à chaque mouvement. Ses bras robustes l’entouraient, l’empêchant par moment de tomber. Elle percevait son odeur, un doux mélange entre la fragrance chaude de sa peau, le cuir et la sueur, et elle se sentit troublée.

Ils galopèrent pendant un certain temps, qui parut à Eanna une éternité, avant d’apercevoir la côte et l’océan.

Edan fit ralentir la jument tandis que la jeune fille entreprit de relever un peu la tête de l’encolure en ouvrant les yeux. Puis elle donna un violent coup de coude au passager derrière elle, lui faisant payer ce qu’il avait osé faire ! Il avait réussit à lui donner la frousse de sa vie ! Surpris et déséquilibré, le jeune homme tomba d’Epona, entraînant dans sa chute Eanna à qui il avait essayé de se raccrocher pour ne pas chuter. Et ils se retrouvèrent tous les deux étalés par terre.

La jeune femme se mit à genoux et commença à taper Edan toujours à terre et mort de rire.

-Si tu recommence un truc pareil, je te tue, te découpe en petit morceau et te donne à bouffer au cochon !!!!! S’insurgea-t-elle !

Le rouquin n’arrivait pas à répliquer tellement il était hilare. Cessant de le frapper, elle se releva et observa où elle avait atterrit.

Elle était scotchée, c’était la première fois qu’elle observait un tel paysage. Ils étaient au milieu de la lande, quelque peu desséchée par l’été, dans laquelle poussait encore une multitude de fleurs multicolores. De gros bloc de granit rose parsemaient cette étendue, jusqu'à former une barrière qui se jetait doucement dans l’océan. Sur leur droite, le granit laissait place à une plage de sable fin. L’eau était des plus surprenantes. C’était immense, une grande étendue mouvante, se brisant en petite vague sur les roches roses. D’une couleur bleu turquoise sur les bords, elle se transformait en un bleu abyssal dans les parties plus profondes en passant par une multitude de nuances. Elle changeait instantanément de couleur lorsqu’un nuage passait devant le soleil, devenant d’un gris bleuté. Elle semblait vivante. Le paysage était grandiose.

Eanna resta bouche bée, fascinée par l’océan, le bruit du ressac, l’air iodé, et ces couleurs. Elle en oublia même sa colère contre le jeune homme.

-On est arrivé !! Dit celui-ci

Il prit Epona par le filet et commença à se diriger vers la plage.

-Et ben alors, tu viens ?

La jeune fille, se souvenant soudainement de sa présence, tourna les yeux vers lui et le rejoignit en trottinant.

    ***

C’est elle qui arriva la première au bord de l’eau claire. Elle tendit sa main en avant pour toucher l’eau et attendit une vaguelette. Elle était fraîche, mais agréable. Eanna entreprit de défaire les lanières de cuir qui tenait ses chausses pour pouvoir mettre les pieds dans l’océan. Pendant ce temps là, Edan avait attaché Epona à un des rares arbustes à la limite de la lande et de la plage.

Soudain, une idée sournoise surgit dans l’esprit de la jeune femme alors qu’elle l’observait, elle allait lui faire payer la chevauché non voulu !!

Tandis qu’il se rapprochait d’elle, qui avait maintenant les pieds dans l’eau, elle se baissa et prit de l’eau dans ses mains. Une fois qu’Edan fut à distance raisonnable, elle se retourna et lui aspergea le visage d’eau fraîche et salée, pendant qu’avec ses pieds elle l’éclaboussait.

-MAIS MAIS ?! C’EST FROIDDD !!!!! Ne comprenant pas vraiment ce qui lui arrivait, il recula hors de porté (de tir). Il était trempé ! Et Eanna riait de bon cœur, s’amusant de sa surprise.

-Tu vas le payer…grogna Edan, une lueur espiègle dans le regard. Il se précipita vers elle. Surprise, elle recula un peu plus dans l’eau. Et, sans lui laissait le temps de rien faire, il la souleva et la mit, comme un sac, sur son épaule. Il s’enfonça dans l’eau, Eanna se débattit sentant venir de manière imminente un plongeon dans l’eau froide. Soudain, ce qui devait arrivait arriva, et celle-ci sentit se refermer sur elle les flots froids de l’océan.

Remontant à la surface, dégoulinante, elle saisit une belle algue qui passait par-là (il faut savoir que des algues passent souvent par-là dans cette partie de l’océan), et la jeta sur le jeune homme.

S’en suivit tout un tas de coup bas semblables, allant du lancer d’algue ou de sable à la tentative de coulage de « l’adversaire », le tout parsemé de grands éclats de rire.

Edan était surpris, c’était la première fois qu’il voyait une telle expression sur le visage de la jeune femme. Elle ressemblait à une enfant, les yeux rayonnant, s’amusant, toute gravité et tristesse s’était envolées. Cela le réjouit. Oui, il ne voulait pas que ce sourire disparaisse de son visage. Tout ce qu’il souhaitait, c’était de voir encore et encore cette lumière éclairer ses traits faisant tomber le masque.

Ils sortirent enfin de l’eau, et mirent leur vêtement à sécher sur un rocher au soleil, gardant cependant un tissu noué à la taille, cachant leur intimité. Le regard d’Eanna s’attarda un moment sur le jeune homme. L’eau ruisselait doucement sur son torse finement musclé par des années d’entraînement aux armes. Il détacha ses cheveux et des mèches rousses tombèrent sur ses épaules athlétiques.

Tandis qu’elle l’observait, une vague de chaleur commença à envahir ses joues, et elle détourna la tête embarrassée. Son esprit était tout embrouillé.

Edan, voyant celle-ci lui tourner le dos, posa sa tête sur la sienne et ses bras sur les épaules de cette dernière.

-Et ben, qu’est ce que t’as ?

Le contact de leur peau nue la fit frémir. Son cœur accéléra. Elle sentait aussi le cœur d’Edan, il tapait fort et vite contre son dos, trahissant son trouble à lui aussi.

Elle se sentait si désarmé face à lui, le seul moyen qu’elle avait trouvé pour se protéger était de se montrer froide avec lui. Elle tenta de se dégager, pour échapper à ses propres sentiments, mais il referma son étreinte. Il ne voulait pas la laisser partir, pas maintenant qu’il avait enfin réussit à l’attraper.

Déséquilibrés par le mouvement brusque, ils tombèrent tous les deux lourdement dans le sable. Eanna se retrouva prisonnière sous le corps d’Edan. La panique recommença à surgir, les mauvais souvenirs revinrent à la surface. Voyant dans ses yeux une lueur affolée, Edan s’écarta rapidement d’elle et se releva. Puis il s’assit à ses côtés alors qu’elle était encore allongée dans le sable.

-Désolé…marmonna t’il

Eanna se releva en position assise, étonnée. Il n’avait pas profité de la situation alors qu’il la désirait, et qu’ils étaient à moitiés nus ? Et en plus il s’excusait ? Déconcertée, elle lui répondit.

-C’est pas grave…

Et ils se mirent à regarder la mer dans un silence pesant.

-…Pourquoi m’astuprisedanstesbras…et le reste de la question se perdit dans un marmonnement de la jeune fille

-Je suis désolé de t’avoir fait peur… je n’essayerai plus de te prendre dans mes bras… lui dit-il, ne lui laissant pas le temps de répéter de manière intelligible sa question. Tout ce que je veux, c’est continuer de te voir sourire comme tout à l’heure, alors pardonne moi…

Elle le regarda d’un air surpris. Elle ne comprenait vraiment pas ses réactions, c’était sans arrière pensée, simple et sincère. Il était tellement touchant. Elle se mit à sourire sans le vouloir, envahie par un étrange sentiment de bonheur, mélange de reconnaissance, de tendresse, et d’envie de préserver à jamais cette pureté. Qu’avait donc dit Aisling à se sujet là d’ailleurs…de l’amour ?…

Elle se rapprocha de lui et déposa un doux baiser sur la joue de ce dernier qui n’en revenait pas, rouge comme une pivoine.

Elle le regarda avec des yeux malicieux, se délectant de son trouble. Il n’en était que plus mignon.

-Si tu veux, tu peux me prendre dans tes bras…lui chuchota t’elle à l’oreille.

Il ne se le fit pas dire deux fois, déposant par la même occasion tendrement ses lèvres sur les siennes.

    ***

Ils restèrent un moment sur la plage à observer les vagues, se baigner et se taquiner, tels deux enfants découvrant la joie d’être ensembles. Ils ne rentrèrent que bien après le couché du soleil, à pied, car Eanna refusait de remonter sur Epona. Le lendemain Aisling les sermonna pour l’avoir inquiété, mais plus rien n’avait d’importance.

Alors comme d'hab rose c'est mimiko, rouge c'est arisa et moi c'est en vert!!Bon après je comprend pas pourquoi il y a une partie du texte en rouge....

Les mois avaient passé et cela faisait presque un an qu’Eanna était arrivée. Aisling et celle-ci revenaient de leur cueillette dans les bois, traversant le village. Celui-ci n’était pas grand mais assez riche, et de nombreux marchants passaient par celui ci pour se rendre à Coriosopitum (appelé actuellement Quimper) capital des Coriosolites.

Le hameau était construit de telle sorte que toutes les rues menaient à la grande place sacrée au centre, qui était utilisée pour les fêtes et les banquets sur lequel se dressait un autel sacrificiel. La maison d’Aisling se situait derrière celui-ci, elle était grande et belle (XD et là je me dis que c’est le genre de truc que j’écris souvent parce que décrire les maisons c’est vraiment la galère ! En gros, faites marcher votre imagination !), en bois de chêne rustique mais solide, à deux étages, comme se doit de l’être la maison du chef du village.

Malgré le fait que Eanna se soit remise à parler, elle restait souvent silencieuse et perdue dans ses pensées, ce qui faisait jaser les autres femmes du village. Et notamment la jeune sœur de Aonghas, qui n’appréciait déjà guère Aisling, mais qui semblait vouer un mépris profond à la nouvelle venue (ppfff pimbeche !).

Alors qu’elles traversaient la place, autour de laquelle se tenaient divers étals, le silence se fit, puis des conciliabules se formèrent. On ne comprenait pas ce que venait faire cette fille bizarre ici, ni pourquoi Aisling l’avait prise sous sa protection. Franchement, en tant que femme du chef, elle avait d’autres choses à faire que de s’occuper de cette étrangère !!

Eanna serra les poings en fusillant les autres de son regard noir corbeau ! Comment pouvaient-ils se permettre de juger !

Aisling posa doucement sa main sur celle serrée de la jeune fille et lui dit :

-Ne t’en fait pas, elles jasaient aussi sur moi quand je suis arrivée avec Edan! En plus avec nos cheveux roux, difficile de passer inaperçus ! Mais finalement, elles nous ont bien acceptés, elles ne sont pas si méchantes !

-Tu n’es pas de ce village Ailing ?

-Moi ? Non, je suis la fille du druide d’un village de pêcheur au bord de l’océan, j’ai été envoyée ici pour de me marier à Aonghas, afin de renforcer l’alliance entre nos deux villages !

-Mais ? balbutia Eanna, tu as accepté ça ?!

-Ben oui pourquoi ? En tant que fille de druide, je me dois d’assurer mon rang, mon mari aurait dans tout les cas été choisit par mon père pour renforcer nos alliances avec les autres villages. C’est comme ça et c’est important pour la survie de nos villages, surtout avec l’invasion romaine ! Et puis Edan est venu avec moi. Au final je suis vraiment pas mal tombée ! Je peux même dire que je suis tombé amoureuse de mon mari presque dès que je l’ai vu. Même s’il peut paraître rude au premier abord, c’est un homme doux et gentil, qui gère bien son village! Expliqua Aisling, un sourire accroché à ses lèvres et les yeux pétillants de bonheur alors qu’elle regardait son ventre qui s’était arrondit.

-Je trouve tout cela bizarre…

-Tu n’as jamais rencontré l’amour, ça se voit ! T’en fais pas, un jour viendra où toi aussi tu trouveras ta place et le bonheur !

Mouaih…pensa Eanna sceptique  le bonheur…

Pendant ce temps là, Edan était à son entraînement quotidien avec Aonghas, ce géant blond et moustachu aux yeux d’un bleu si limpide, devant la maison de ce dernier.

Il avait été envoyé avec sa sœur pour parfaire son entraînement guerrier et (pouvoir) devenir digne de la place qui lui était réservée dans son village natal lorsqu’il serait un homme.

Il était encore jeune mais commençait petit à petit à affiner son maniement des armes.

Cependant, on voyait clairement que le jeune homme préférait ses escapades dans la nature plutôt que s’entraîner au maniement de l’épée et de la lance, et il essayait de saisir n’importe quel prétexte pour s’enfuir de ces cours barbants.

Aujourd’hui par contre, Aonhgas ne le lâchait pas du regard, du coup, aucune échappatoire possible. Ils commencèrent une passe d’arme, Edan s’élançant sur son professeur.

-Aller Edan un peu de nerf !! On dirait une frêle jeune femme !

-groumph, se renfrogna celui-ci en parant le coup du grand blond, tu vas voir si je suis une frêle jeune femme !! Et il lui rendit coup pour coup, vexé.

A ce moment là, Aisling et Eanna apparurent à l’entrée de la propriété, en discutant.

Edan se déconcentra un instant à leur passage, en regardant une en particulier, ce qui lui valu un coup de pommeau dans le ventre de la part de son instructeur qui l’envoya à terre.

-Et bien Edan, on est distrait en voyant passer de jolies femmes ? Celui-ci avait parlé assez fort pour qu’Aisling puisse l’entendre, et elle lui lança un sourire éblouissant dont elle avait le secret.

  Eanna tourna la tête, regarda la scène d’un air indifférent puis rentra dans la maison sans autre forme de procès. Mais une fois à l’intérieur, elle ne put s’empêcher de sourire en repensant à la mine déconfite d’Edan. (heee sadique !!!J’assume !!XD)

Le jeune homme était toujours au sol, reprenant son souffle, le visage renfrogné. Aonhgas l’aida à se relever.

-Et bien, pas la peine de faire cette tête là ! Tu as raison de regarder, elle n’est pas laide, je dirai même plutôt belle, même si Aisling sera toujours la plus belle pour moi !

-Mais c’est pas ça, répliqua l’intéressé en rougissant jusqu’aux oreilles, gêné de s’être fait remarqué, mais elle semble si différente des autres, si triste ! Ses yeux renferment un abysse sans fond… (mais c’est qu’il est poète)

-Il ne tient qu’a toi de l’en faire sortir ! Et maintenant reprenons !

    ***

L’hiver arriva et le ventre d’Aisling s’était complètement arrondit. Ce fut par une nuit froide et claire que le travail commença.

-Aonghas ! S’écria t’elle, Va chercher le druide ! Je le sens ! Il arrive !!!

Le futur père s’exécuta. Il était anxieux, c’était la première fois. Il adressa une prière aux dieux pour qu’ils lui accordent un fils qui puisse prendre sa relève! (Sevy ou l’amoureuse des points d’exclamations !) 

  Il revint quelques minutes plus tard avec le druide. Sa femme, blanche comme un linge, était dans leur lit, Edan lui tenant la main et l’observant, affolé. Eanna, ne sachant que faire, se tenait dans un coin de la pièce, l’air inquiet.

-AONGHAS, EDAN, sortez ! Cette affaire n’est pas pour vous ! S’exclama le vieux druide, celui-là même qui avait soigné Eanna un peu plus d’un an plutôt, autoritairement. Eanna, veux-tu bien m’aider s’il te plait, va faire bouillir de l’eau !

La jeune femme acquiesça et partit chercher ce qui lui avait été demandé pendant que les deux hommes sortaient de la pièce.

Elle revint le plus vite possible avec l’eau.

-Garde une partie de l’eau froide petite fille, prend un tissu propre et mets-lui sur le front, elle a un peu de fièvre !

Elle suivit les ordres à la lettre, trop concentrée sur ce qu’elle faisait pour relever le «  petite fille » . Elle en fit bouillir une partie et, dans l’autre plongea un bout de pagne propre qu’elle avait trouvé dans la malle à vêtement de la chambre, puis le posa, frais, sur Aisling.

-C’est bien Aisling, maintenant tu vas pousser fort pour faire sortir ton enfant ! Respire, respire…

Celle-ci semblait si faible qu’Eanna lui prit la main. Elle était anxieuse, ce qui ne lui était encore jamais arrivé pour quelqu’un d’autre qu’elle-même, même pour Lui elle n’avait jamais été aussi inquiète ! Elle lui serrait fort la main, priant de toute son âme pour que tout se passe sans encombre, essayant de transmettre un peu de sa force à la jeune femme rousse qui lui semblait si pâle et fragile en cet instant.

Puis tout d’un coup, un cri de bébé retenti dans la pièce. Eanna releva la tête et le druide, l’enfant dans les bras, lui demanda :

-Va me chercher encore un linge propre Eanna, je te prie ! Et elle s’exécuta, docile. Elle n’arrivait pas à y croire, il était né, et elle avait aidé à mettre au monde ce petit être fragile et innocent. Elle ramena un drap propre au druide qui emmaillotât le nouveau-né. C’est à ce moment là où Aonghas, entendant les cris de l’enfant, s’engouffra dans la chambre.

-Félicitation, Aonghas, tu as un fils! Lui dit le vieil homme en lui tendant l’enfant. Comment comptes-tu l’appeler ?

-Kay…je crois…je pense…euh…répondit l’intéressé d’une voix roque complètement hors du temps, n’arrivant toujours pas à réaliser. (Quelle éloquence XD)

-Oui…Kay, le chéri…c’est bien…répondit faiblement Aisling, le visage apaisé et rayonnant.

A ce moment là, Aonghas sembla sortir de sa bulle. Il se rapprocha de sa femme, lui donnant un tendre baisé et mit avec une infinie précaution son fils dans ses bras. Il avait les yeux d’un bleu incomparable, comme son père, mais avait hérité des cheveux rougeoyants de sa mère. Il souriait.

-Visiblement, impossible de se débarrasser du roux dans ma famille, plaisanta tout doucement celle ci de sa voix cristalline

Le druide se retira en recommandant du repos à la jeune mère et a son fils.

La jeune femme tourna alors la tête vers Eanna qui ne semblait pas se remettre, et lui murmura :

-Merci Eanna…merci pour ta force et ton soutien, c’est aussi grâce à toi si Kay a pu naître !

La jeune femme restait hébétée, un mur venait de se briser en elle. On l’avait remercié. Elle avait aidé à donner la vie, alors qu’elle n’avait jamais connu que la mort. Elle était confuse et ne savait que faire, mais une douce chaleur se répandait en elle. Edan lui prit doucement la main, et l’entraîna à sa suite hors de la maison, laissant les jeunes parents à leur bonheur. Il avait la main si chaude…

    ***

La nuit était sereine, les étoiles et la pleine lune illuminant le ciel et le village d’une douce lueur blafarde.

Une larme coula le long de la joue d’Eanna, reflétant la délicate lumière de l’astre céleste. Tout était embrouillé dans sa tête. Trop de sentiment, la joie, la peur, le soulagement…cela faisait si longtemps que tout était froid dans son cœur.

La barrière de protection qu’elle avait mit tant de temps à construire avait volé en éclat. Elle se sentait tellement vulnérable.

Edan remarqua ses larmes.

-Mais pourquoi pleures-tu ? Aujourd’hui est un jour de joie ! S’exclama-t-il ! Attends, tu es tellement heureuse de te retrouver seule avec moi que tu en pleures ? Suggéra t’il sur le ton de la plaisanterie, s’attendant à un regarde noir ou une tape de sa camarade.

Mais rien ne se produisit. Eanna continuait à fixer le ciel, les larmes ne voulant plus s’arrêter de couler le long de ses joues rougies par le froid. Edan, désappointé par cette réaction, ne savait pas comment réagir. Puis il se souvient de ce que sa mère faisait quand lui-même était triste.

Il s’approcha doucement de la jeune femme. Elle semblait si perdue en cet instant, et la pris doucement dans ses bras pour la consoler.

Elle eut un mouvement de recul, mais le jeune homme la retint et lui murmura que tout allait bien et qu’elle n’avait pas à s’en faire, en lui caressant doucement les cheveux. Elle se sentit alors sereine et soulagée, et se laissa aller à pleurer contre lui. Tout cela était vraiment trop étrange, ces gens qui ne la connaissaient pas lui témoignaient de la gentillesse, sans rien attendre en retour…à elle ce monstre !

    ***

LAAAA SUUUUIIITEEEEE ^^ (oh oh ça devient chaud entre les deux ^^ AH bon ?Oo Tu trouve ? attention à la suite alors !XD) Ah ben voila, ça avance XD mais bon, d’après ce que j’ai compris, ça sera moins idyllique par la suite…désolée il y a pas mal de rouge…

Bon ben comme d'hab en rose c'est Mimiko, en rouge c'est Arisa (mes très chères beta lectrice) et en vert c'est moi!^____^

Mimiko m'a fait un petit fan art du deuxième chapitre!!^_____^ Comme je suis trop contente, je le post!!

Vous trouvez pas que Edan à un faux air de Alec sur ce dessin?XD

Quand Eanna se réveilla de son sommeil agité le lendemain, le druide était là. C’était un homme d’un certain âge avec de longs cheveux marron virant au gris et une belle barbe grisonnante. Il avait les yeux de la même couleur que le ciel hivernal de cette journée. Il l’observait de manière intense comme pour lire à travers elle. Elle le fusilla de son regard noir, elle n’aimait pas être observée à la loupe comme ça.

Puis il se leva et dit quelque chose à Aisling en celte tout en lui donnant une fiole contenant un liquide. Il se retourna enfin vers elle et lui dit en latin :

-Est-ce que tu comprends quand je te parle ?

Eanna écarquilla les yeux, oui elle comprenait cette langue, elle l’avait appris, mais ce n’était pas pour ça qu’elle parlerait à ces inconnus ! Même si la fille lui inspirait plus confiance que les autres.

-Donc il semblerait que tu me comprends. Tu ne veux pas me dire ton nom ?

Dénégation de l’intéressée. Non elle n’avait vraiment pas envie de leur parler !

-Tu ne veux pas parler ? …dit-il d’une voix douce

La jeune femme soutint son regard et ne cilla pas.

Le druide se retourna vers Aisling et Edan, qui assistaient à l’entretien sans en comprendre un traître mot, et leur dit en celte cette fois :

-Je pense qu’elle comprend le latin, mais elle refuse de parler. Elle a peut être subit des choses traumatisantes qui l’ont poussées à arrêter de parler. Il va falloir être patient. En attendant Aisling, tu lui donneras cette potion pendant quelques jours, ça devrait lui faire reprendre des forces. Et il faut qu’elle mange !

Sur ces paroles, il sortit de la pièce, suivit par Ailing qui le remercia chaleureusement et lui posa quelque questions sur les blessures de sa protégée, laissant Edan seul avec Eanna.

Edan observa un moment Eanna qui lui lança un regard froid. Il se retourna et, tout en allant chercher une auge, lui dit :

-Aller ! Il faut que tu manges ! Aisling a préparé ça pour toi !

Il alla ensuite vers le chaudron où bouillonnait une espèce de soupe avec des morceaux de viande dedans et versa une louche dans l’assiette.

-Tiens ! Lui dit-il en souriant tout en lui tendant le récipient.

D’un coup de main elle le fit tomber par terre ! Non elle ne voulait pas manger !! Le liquide brûlant lui éclaboussa la main avant d’atteindre le sol.

-Mais ? ! QU’EST CE QUE T’AS FAIT ? ! Demanda Edan étonné ! Ah là là quel mauvais caractère, Aisling avait fait ça spécialement pour toi ! Et puis t’as dû te brûler, c’était brûlant ! Montre-moi ça !

Tout en joignant le geste à la parole il tendit la main vers la sienne pour pouvoir l’examiner. Mais au moment où il la toucha, Eanna se jeta sur celle-ci et la mordit !

Il cria en retirant vite sa main! Elle avait une belle trace de morsure !

Aisling arriva en courant.

-MAIS QU’EST-CE QUI SE PASSE ICI ? ! S’écria-t’elle  en voyant Edan souflant sur sa morsure, Eanna refrogné dans son lit et la soupe par terre.

-C’est elle ! Répliqua Edan, Elle m’a mordu !

-T’as dû faire quelque chose non ? Dit-elle tout en se rapprochant de la jeune femme blessée.

Elle lui prit tout doucement sa main brûlée puis alla chercher un tissu imbibé d’eau froide. Elle appliqua le tissu sur la blessure et à la grande surprise d’Edan, Eanna se laissa faire.

-Mais c’est pas possible ça !! Avec toi elle fait rien !!! S’insurgea Edan

-C’est parce que je suis sa préférée ! Le taquina Aisling

-N’importe quoi…se renfrogna t’il

Aisling rigola devant la mine déconfite de son jeune frère.

-Non plus sérieusement, Edan, je crois que tu lui as fait peur.

Edan tourna le dos et sorti de la maison en boudant.

Une fois Edan partit, Aisling se retourna vers Eanna et lui dit :

-Mais ce n’était pas gentil !

Même si elle ne comprenait pas le celte, Eanna sentit au ton et au regard d’Aisling que visiblement sa réaction n’avait pas été correcte. Personne ne lui avait jamais fait de reproche, elle avait toujours vécu dans un monde où la trahison et le mensonge étaient monnaie courante. Un sentiment nouveau pointa le bout de son nez au fin fond de son cœur froid, un vague remord.

    ***

Le soir venu un autre inconnu fit irruption dans la pièce. C’était un homme grand, très grand même. Il avait de longs cheveux blonds et une fine moustache, ses yeux d’un bleu océan étaient plutôt doux malgré sa carrure imposante.

-AONGHAS ! Dit Aisling tout en se rapprochant de lui pour aller se loger dans ses bras forts

-Comment se porte ta protégée aujourd’hui ? Mais ? ! Elle semble être réveillée !

-Oui depuis peu ! Le druide est passé tout à l’heure, il dit qu’elle va guérir si elle se repose. Elle semble comprendre le latin mais elle refuse de parler. Et je ne sais pas ce qui s’est passé mais elle a refusé de manger avec Edan et l’a mordu…

-C’est donc pour ça qu’il était de mauvaise humeur pour son entraînement de guerrier !! nota le géant.

-J’ai un peu peur pour la suite du coup…

-Ne t’inquiète pas je suis sûr que tout va bien se passer.

    ***

Eanna avait fait un effort, le jour suivant, en laissant Edan changer ses bandages. Elle se remettait assez rapidement de ses blessures physiques, mais celles de l’âme étaient bien plus difficiles à guérir.

Le temps s’écoulait petit à petit, s’enfonçant de plus en plus dans un hiver rude. Elle ne parlait toujours pas cependant une lueur de compréhension éclairait de plus en plus son regard.

Aisling, qui était la fille du druide du village voisin, lui appris les coutumes de leur peuple, les Coriosolites, et essaya de l’intégrer petit à petit aux autres femmes du village. Eanna se sentait bien, et cela peut être pour la première fois de sa vie. La gentillesse d’Aisling y était pour beaucoup. Il y avait un tas de chose à faire dans le village, et Eanna faisait de son mieux. Néanmoins n’ayant jamais fait autre chose que se battre, elle se révéla assez maladroite dans tous ce qui tournait autour des tâches ménagères, notamment une tendance à se prendre les pieds dans divers objets, ce qui faisait beaucoup rire Aisling et surtout Edan. Celui-ci veillait sur elle de loin, tout en s’entraînant au maniement des armes avec Aonghas. Par moment, son regard vif croisait le sien, de moins en moins froid, semblable au printemps chassant l’hiver de ses yeux.

Les beaux jours revinrent. Cela faisait déjà presque 6 mois qu’Eanna était arrivée au village. Un matin, alors qu’elle était partie cueillir des aromates avec Aisling, Edan arriva et lui tendit quelques fleurs :

-Tiens c’est pour toi ! Ce sont les premières de l’année !!

Surprise, Eanna recula d’un pas brusque, se prenant les pieds dans sa longue jupe de coton vert, brodée de motif celte sur le bas, et alla s’étaler au pied de Aisiling.

-Mais c’est pas possible ce que t’es maladroite ! S’exclama Edan, ne pouvant s’empêcher de rigoler face à la maladresse de sa compagne. Hier aussi, je t’ai vu renverser le bol d’eau que tu devais apporter à Aisling pour préparer le repas !

Eanna se renfrogna et le fusilla du regard tout en se relevant avec l’aide d’Aisling dont le visage était éclairé d’un sourire amusé.

-Tiens! déclara le petit rouquin en lui tendant les fleurs qu’il venait de cueillir

Eanna le regarda avec des yeux ébahis, ressemblant, du coup vaguement à un poisson. Edan était ravis de son effet et ne pouvait s’empêcher de pouffer en voyant la tête de la jeune fille. Elle prit doucement les fleurs dans ses mains. Elles étaient belles. C’étaient de petites fleurs à fin pétales blancs et avec un pistil couleur soleil ! Sur les bords de la corolle, une légère couleur rosée les ornait. C’était la première fois qu’on lui offrait quelque chose. Que devait-elle faire ? Que lui avait dit Aisling déjà sur la gentillesse ? Ah oui… Elle releva doucement la tête, une brise fraîche lui caressant doucement le visage.

-Merci…dit elle

Pour le coup c’étaient maintenant Aisling et Edan qui étaient éberlués ! Elle avait parlé !!

Alors c'est un petit dialogue qui se situe hors temps, ou alors peut être dans dans Children ou la fin de gundam wing shooting star, les histoires de Mimiko. En effet, Yuel est un de ses personnages et interdiction de lui piquer!!
Petite explication aussi parce que se sont des choses que je n'ai pas forcement expliqué: Cell, Sevy, ou Samaël, c'est le même personne, seulement selon les époques elle change de prénom.

Bon les com en rose c'est Mimiko et en rouge Arisa mes deux fidèles beta lectrice!!!

"-Mais dis-moi, tu es un démon toi aussi, pourquoi hais-tu autant Lucifer ?

-Démon !? C’est un bien grand mot !! S’exclama Samaël, Et puis, je ne le déteste pas, je le fuis, nuance. C’est mon père quand même !

-…Comment… ?

-C’est lui qui m’a créée, et je suis aussi lui en partie…et l’Archange Michael aussi…Subtil mélange ! Lança-t-elle ironiquement. Mais je lui en veux quand même…le maléfice qu’il a placé dans nos cœurs, à Mana et moi, est assez lourd à porter.

- De quoi s’agit-il ? Demanda l’ange curieux d’en apprendre plus sur la créature en face de lui.

-Ben je ne peux pas mourir sans qu’il ne meure avec moi et inversement. Du coup Mana a tendance à bien veiller à ce que je ne crève pas ! C’est beaucoup plus difficile de tuer deux démons qu’un seul !! Je peux toujours rêver pour espérer clamser en paix ! Mais s’il retire le maléfice, tous nos pouvoirs seront libérés et j’en perdrai ma personnalité, je n’ai pas assez de force pour contenir le pouvoir…Mana je sais pas, mais en ce qui me concerne c’est sûr…. Nous redeviendrions des jouets ou des armes, au choix, entre ses mains. Mais d’abord, il aimerait bien voir ce que donnerait une descendance entre Mana et moi…un être qui lui ressemblerait encore plus que nous, les expériences ! Une espèce de clone…et ça il peut toujours rêver que ça se produise !! Ca me laisse donc un peu de répit ! Dit Samaël d’une voix un peu plus enjouée. (Je vois pas vraiment ce qu’il y a de joyeux dans cette histoire… Du coup, j’en viens même à me trouver gâtée par le sort d’être une Andromède… C’est dire…)

-Je ne comprends toujours pas comment un être comme toi a pu voir le jour ? …Pourquoi es-tu à moitié angélique ? Pourquoi ne t’a-t’il pas fait complètement démoniaque ? …Demanda Yuel circonspect.

-Je n'en n’ai aucune idée…Il faudrait que tu lui pose directement la question, railla la presque démone, d’ailleurs ça m’éclairerait bien moi aussi !! Mais d’après ce que j’ai pu soutirer de son fidèle machin (son fidèle machin ? XD Machin ????) Belial…

-Belial ? ! Le responsable de la déchéance de Sodome et Gomorrhe ? ! demanda l’ange en un haussement de sourcil hautain…

-Ben oui, c’était mon prof, comme qui dirait ! Donc visiblement à la base notre très cher Lucifer aurait essayé de créer un être proche d’un ange féminin qu’il aurait aimé autrefois. Visiblement, elle serait morte en s’interposant entre lui et son frère Michael lorsqu’il se fit expulser du Paradis… Mais, vu le peu d’intérêt qu’il m’a toujours porté ce serait plutôt loupé, à part bien sûr pour mettre au point divers plan machiavélique servant son propre intérêt souvent à mes dépends d’ailleurs! Il aurait sans doute préféré réussir à créer un véritable ange… Du coup j’ai été relégué au rôle de poupée enfermée dans une cage dorée pouvant servir…

Son visage se crispa à ces mots, la colère l’envahissait…et la tristesse aussi…elle ne voulait qu’une chose maintenant…mourir…en finir avec cette éternité qui lui pesait…le poids des morts. Mais pas tout de suite, elle avait encore des gens qu’elle voulait protéger !

Elle se ressaisit vite, et ajouta avec un sourire en coin :

-Mais c’est peut être n’importe quoi, Belial est un redoutable menteur et un manipulateur !

Lorsque Yuel, tournant le dos, s’apprêtait à repartir, Samaël l’interpella :

-S’il te plaît Yuel, ne leur dit rien….

Et dans ces yeux des larmes commencèrent à perler…"

Le ciel était gris en ce jour de Samaih dans les terres d’Armorique. La neige commençait à tomber paresseusement sur la forêt recouvrant tout petit à petit d’une poudreuse couche blanche. L’hiver était là et il s’annonçait rude en cette année de –60 av J.C.

Une petite flamme de cheveux roux éclaira soudain la forêt. Edan, enroulé dans sa cape de fourrure, flânait tranquillement tout en posant des pièges pour attraper de petits rongeurs. Son visage juvénile était rougit par le froid, ce qui ne faisait que plus ressortir ses brillants yeux verts. Il ne devait pas avoir plus de treize ou quatorze ans.

A chaque respiration, l’air sortant de ses lèvres rosies par le froid se cristallisait en étoiles de givre. La neige enveloppait tout d’un linceul de blancheur, même les bruits. Tout était calme, apaisant et froid. Ce soir se serait la fête de la nouvelle année, cette journée était hors du temps.

Soudain, un râle se fit entendre dans la forêt. Intrigué, Edan se dirigea vers le bruit, sortant son coutelas de son fourreau…on ne savait jamais, un animal blessé était toujours plus dangereux…*

Il se rapprocha doucement, à pas feutrés, tel un chasseur. Puis au détour d’un buisson, il l’aperçut.

  Une jeune femme évanouie dans la neige !

Elle était couverte de sang. Le contraste avec la neige était saisissant (ohh ça rime avec la phrase précédente XD). Ses longs cheveux ondulés châtains sombre l’entouraient comme une couronne. Sa pâleur était effrayante. Dans son dos, des ailes semblables à celles des oiseaux, l’une blanc colombe et l’autre noir corbeau…des ailes ?? …Edan cligna des yeux…les ailes avaient disparu…bizarre, il avait dût rêver.

Il s’approcha rapidement, se pencha sur elle et, tout en déchirant la tunique blanche qu’il portait en dessous, commença à bander ses blessures. Une fois qu’il eut pansé les plaies les plus importantes, il déposa sa cape sur elle, il était jeune il pourrait survivre au froid.

  Puis il entreprit une délicate manœuvre pour la jucher sur son dos. Elle était à peine plus petite que lui, ce qui ne lui facilitait pas la tâche. Il allait la ramener au village. Il ne pouvait se résoudre à la laisser mourir là. Ses vêtements étaient déchirés mais ils semblaient bizarres, rien de commun à ce que l’on pouvait trouver dans le coin… A bien y regarder, ses cheveux aussi étaient étranges, ils se dégradaient petit à petit vers le roux puis sur les pointes, du blond. Edan en était persuadé, c’était une Seelie, une fée, ce qui d’ailleurs ne l’étonnait guère en cette journée où le monde des hommes était relié au Sidhe, monde des êtres magiques.

    ***

L’obscurité, une odeur de souffre…il est là je le sais, je le sens ; Non laisse-moi, ne m’approche pas. Le contact. Non, jamais…laisse-moi !! LA douleur ! AARRRGGGGGGGG

    ***

Le réveil…brutal. Elle était dans un endroit qu’elle ne connaissait pas. Il faisait chaud, un feu ronronnait dans l’âtre avec une marmite bouillonnante au-dessus. Elle était dans un lit plutôt douillé, et une jeune femme rousse la regardait avec inquiétude de ses grands yeux marrons. Derrière, se tenait un jeune homme aussi roux qu’elle qui devait être son jeune frère mais celui-ci avait de perçant yeux verts.

 La jeune femme se redressa d’un bond malgré ses blessures, les yeux écarquillés par la peur.

-Hééé doucement, ça va, ça va, calme toi…dit la jeune femme rousse en celte la prenant dans ses bras et en lui caressant doucement les cheveux. Tu es encore faible, tu es restée inconsciente plusieurs jours.

 Puis elle lui prit les épaules et la recoucha doucement

- Considère que tu es ici chez toi ! Comment t’appelles-tu ?

-… la dévisagea la blessée de ses yeux d’un marron si foncé qu’il semblait noir.

-Aisling, je crois qu’elle ne comprend pas ce qu’on dit…lui dit Edan

   ***

Ils me parlent…qu’est ce qu’ils disent ? …Je ne comprends pas…quelle est cette langue…Ils n’ont pas l’air méchant. Ce ne sont pas des démons…ni des anges…je sentirais leurs auras…Des humains…je dois être sur La Terre. (Bienvenue sur la Terre, terre paradisiaque nommée planète bleue, je serais votre guide durant votre séjour ! XD( Je te conseil de faire demi tour le plus vite possible…)(en même temps tu crois que c’est mieux le Pandemonium enfermé dans un palais?!)

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Aisling sourit chaleureusement à la jeune femme. Il émanait de son visage tant de gentillesse que celle-ci se sentit un peu rassurée et apaisée. Puis, la rousse se pointa du doigt :

-Moi Aisling, puis elle désigna l’autre occupant de la pièce, lui Edan et toi ? Tout à en la montrant à son tour.

-…

-Bon ben on n'est pas sorti, rigola Edan de manière enfantine, il faudrait faire revenir le druide, il connaît le latin et le grec on devrait essayer ! Mais moi, je suis sûr que c’est une seelie !! Elle ne doit connaître que le langage féerique.

-Arrête de raconter des bêtises Edan, le gronda gentiment sa sœur tout en lui donnant un petit coup sur la tête.

-Tiens j’ai une idée ! Et si on l’appelait Eanna ? C’est joli, non ? Et pis elle ressemble à un petit oiseau tombé du nid, ça lui ira comme un gant !

-Eanna ? Oiseau ? …Oui ça lui va plutôt bien ! Sourit Aisling, puis elle montra la jeune femme du doigt et lui demanda :

-Eanna ?

Et elle lui répondit par un sourire. Oui il valait mieux qu’ils l’appellent ainsi. Elle replongea ensuite dans le monde agité de ses rêves

*:Un "coutume" voudrait qu'un animal blessé est toujours plus dangereux qu'un animal non blessé. En effet, comme il est blessé un animal se sentant en infériorité tendra toujours à attaquer alors qu'un animal sain attendra de voir si la personne à un comportement agressif qui pourrai le mettre en danger.

Alors en rouge c'est toujours les comentaires de mimiko, en bleu c'est arisa et en vert c'est moi!^___^

Et voici le second épilogue! Vous remarquerez qu'il n'y a pas d'indication de date, c'est fait pour ^___^

Voilà première partie de l'épilogue de cette histoire